Percy Kemp est né en 1952, dans cet autre millénaire où les puissants se battaient d’un côté ou de l’autre du Rideau de fer, chacun porteur de la seule légitimité d’éliminer un pays par une bombe H au fuselage peint d’une colombe de la paix, tout en beurrant sa biscotte sans la casser.

Lui, pas si loin de ce monde duelliste qui berça nos vocations, grandissait dans celui où le maronite se battait contre le chiite, le sunnite, mais pas l’ismaélite, que l’alaouite ne survivait qu’à peine, alors que le grec orthodoxe ne parlait pas au grec romain en supportant le Druze si les récoltes étaient bonnes, et, dans cet absurde absolu qui fait la capitale libanaise, ne prenaient plus le thé avec les anglicans des bas-fonds de Minet El-Hosn.

Car Kemp le Britannique aurait pu s’écrier « Anglicans du Liban, réveillez-vous ! », s’il n’avait pas hérité d’autant de gènes écossais qui lui faisaient préférer le syriaque catholique au syriaque orthodoxe, ce vieil apostat. Je ne parle ni des Arméniens ni des bouddhistes – ces derniers se cachent, mais je les trouverai - parce que presque tous ces peuples et ces confessions politisées méprisaient, tout en le servant à l’occasion, l’Israélien voisin, celui qui confond le Libanais et le Palestinien sans se préoccuper des frontières des nations.

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