"Lorsqu’on y pense, c’est une véritable ironie de l’histoire que de voir aujourd’hui les Grecs, qui nous auront donné le mot « économie », stigmatisés par les économistes et les experts financiers du monde entier et montrés du doigt comme les mauvais élèves des sciences économiques et les brebis galeuses de la rigueur financière. "...
"Peu de temps après l’érection du mur de Berlin en août 1961, un jeune diplomate britannique en poste en Allemagne envoyait à son éditeur à Londres son manuscrit et recevait par retour du courrier un chèque de cent vingt‐cinq malheureuses livres accompagné d’un mot contrit qui disait : « Désolé, mon cher, mais compte tenu du peu de succès de vos précédents romans je ne puis faire mieux. »"...
"Finalement, je ne suis pas si différent de ce personnage, aussi troublé que troublant, que je décris dans mon dernier roman. Comme lui j’ai grandi avec, à mon horizon, le champignon de l’Armageddon. Comme lui j’ai été hanté par le choc des Titans. Comme lui j’ai mal vécu l’implosion de l’un des deux Géants. Comme lui je perdis le nord en même temps que s’effaçait le vecteur Est-Ouest si rassurant."...
"Au cours des trois ou quatre dernières décennies les orientalistes - entre autres - ont eu à se faire à l'idée que les Orientaux exigeait de participer à la détermination de leur propre destinée..."
"L’impasse politique dans laquelle les Arabes se retrouvent depuis le 11 septembre laisse à penser qu’il est temps pour eux de substituer aux armes non-conventionnelles une arme plus acceptable. La violence de la réaction occidentale au 11 septembre aura en effet démontré les dangers inhérents à la guérilla et au terrorisme, alors que la crise irakienne aura prouvé l’inanité des programmes d’armes de destruction massive et le lâchage pakistanais celle de la « bombe islamique »."...
"L'affaire 'd'escroquerie' chez Renault ressemble à s'y méprendre aux romans d'espionnage de Graham Greene et de John le Carré, qui reprennent le thème de l'affabulateur malgré lui."
"Il m’a été demandé de parler de culture et de barbarie. J’ignore pourquoi. Car je ne suis ni un homme de culture ni un barbare. Mal placé que je suis donc pour parler de l’une comme de l’autre, je ferais mieux de les laisser parler pour elles-mêmes."...
"Je m’appelle Big Brother et mon nom est comme moi immuable. Aujourd’hui je règne sans partage sur l’Océania, mais ce ne fut pas toujours le cas. Dans les années trente et quarante je n’étais qu’un parmi d’autres chefs du Parti et une fois que la Révolution eut triomphé suite au grand conflit nucléaire, j’eus à partager le pouvoir avec Emmanuel Goldstein. Ce n’est qu’en 1965 que je réussis à l’écarter. Depuis, je suis le maître incontesté."...